La secrétaire générale de la CFDT était l'invitée de Questions politiques ce dimanche. Elle évoque le futur remaniement et le cap politique de la majorité, mais aussi la loi immigration, qu'elle qualifie de "loi de la honte".

Marylise Léon

Marylise Léon secrétaire générale de la CFDT est l'invitée de Questions politiques ce dimanche. Elle évoque le futur remaniement et le cap politique de la majorité, mais aussi la loi immigration, qu'elle qualifie de "loi de la honte".

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Pour la secrétaire générale de la CFDT, l'année 2024 commence avec le souvenir amer du vote de la loi immigration à la fin de l'année 2023. Une "loi de la honte", pour son syndicat, qui "attaque profondément les valeurs de la République". "On a fait un document très détaillé sur ce qu'elle contient, et ce que ça veut dire en termes d'impact sur les personnes concernées. Cette loi n'est pas acceptable", estime-t-elle, évoquant notamment la décision à venir du Conseil constitutionnel sur le sujet.

"Un moment important de l'histoire politique de ce pays"

Elle annonce également la publication d'un appel, ce dimanche, signé par 200 personnalités, à une "marche citoyenne" le dimanche 21 janvier, "pour manifester contre cette loi, qu'on a nous qualifiée de déchéance de fraternité". "C'est un moment extrêmement important, avec 200 personnalités de la société civile, responsables syndicaux, responsables associatifs, scientifiques... On a l'ambition d'une marche citoyenne : les signataires ne le font pas au nom de leur organisation."

"On le fait parce que c'est un moment important de l'histoire politique de ce pays", estime-t-elle. "On est à un tournant : des idées d'extrême-droite sont adoptées à l'Assemblée nationale, dans une loi qui renie complètement les valeurs humanistes. Quant au gouvernement qui utilise l'argument comme quoi ce serait une attente des Français, je rappelle qu'une très large majorité d'entre eux était contre les 64 ans. Je m'étonne qu'à ce moment-là, ils ne nous aient pas écouté."

Pour Marylise Léon, cette loi n'aurait pas dû exister, en tout cas pas sous cette forme, durcie après les débats en commission mixte paritaire avec l'ajout de mesures chères à la droite et l'extrême-droite. "La loi a été présentée comme une volonté de mieux intégrer. Comment on intègre mieux lorsqu'on durcit l'accès aux prestations sociales, lorsqu'on remet en question l'automaticité du droit du sol, lorsqu'on restreint l'accès aux allocations familiales ? On demande à des étudiants étrangers d'avoir une caution de retour ! C'est inadmissible."

Sur le remaniement : "Qu'on ait enfin un cap politique !"

Qu'attend-elle d'un éventuel remaniement, que beaucoup de commentateurs annoncent depuis plusieurs jours ? "Moi, mon souci, c'est la question du cap et de la vision", assure Marylise Léon. "Or aujourd'hui, ce n'est absolument pas clair. On a eu des débats et des discussions très franches avec les ministres sur le projet de loi de finances, où on nous a beaucoup parlé de budget et pas de projet politique. Est-ce qu'il faut changer l'équipe, ça c'est pas une question qui me concerne : ce qui m'importe, c'est qu'on ait enfin une vision claire et un cap politique. C'est quoi le projet de ce gouvernement ?"