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[REPLAY FRANCE INTER] MARDI 28 MARS - Réforme des retraites : Laurent Berger propose de nommer un ou plusieurs médiateurs pour sortir de la crise

laurent berger

Avant une dixième journée de mobilisation de l'intersyndicale contre la réforme des retraites, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, propose de mettre en place "un processus de médiation" pour trouver "une voie de sortie" à la crise.

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Les opposants à la réforme des retraites vont à nouveau manifester partout en France mardi, pour une dixième journée d'action à haut risque avec "nettement plus" de jeunes remontés contre un gouvernement inflexible, et un dispositif de sécurité "inédit". Les autorités tablent cette fois-ci sur un total de 650.000 à 900.000 manifestants, dont 70.000 à 100.000 à Paris. A la CFDT, Laurent Berger assure sur France Inter que "la contestation est encore plus forte". "Les travailleurs dans leur grande majorité sont contre cette réforme des retraites (...) la manifestation c'est un processus démocratique", martèle-t-il. Il assure que "beaucoup de monde" se mobiliseront ce mardi dans les grandes villes comme dans les plus petites.

Au sujet des violences dans les manifestations, il assure les "craindre toujours, depuis le début" de la mobilisation. "Ce qui m'agace c'est que ça masque cette formidable mobilisation qui se passe dans un cadre pacifiste dans la majorité des cas, y compris dans le cortège parisien", dit-il. "Les violences symboliques me mettent mal à l'aise", assure Laurent Berger.

"Un, deux ou trois" médiateurs pour mettre en place "une voie de discussion"

"Il faut mettre sur pause, en suspens, la mesure des 64 ans", a déclaré Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, ce mardi sur France Inter. "Il faut prendre un mois, un mois et demi, pour demander à une, deux, trois personnes de faire de la médiation, de la conciliation, d'aller voir les différentes parties en disant : vous voulez quoi ?", a poursuivi Laurent Berger, convaincu "qu'il faut trouver une voie de sortie" et que c'est encore possible.

"L'idée c'est d'entrer dans un processus de médiation (…) les noms de ces médiateurs, ce n'est pas le sujet", a-t-il ajouté. Pour Laurent Berger, le gouvernement "doit annoncer clairement qu'il n'y aura pas de mise en œuvre de cette réforme", il doit montrer qu'il a entendu et écouté la contestation, déplorant l'absence de "concertation réelle" sur la mesure des 64 ans.

Le secrétaire général de la CFDT a appelé à "l'apaisement", à un "acte fort", "une annonce" du président de la République, après la 10e journée de mobilisation ce mardi. "Je fais le pari de l'intelligence collective, du compromis social, on doit être capable de mettre de côté cette réforme et de dire, on rediscute du travail, et après on verra bien", a résumé Laurent Berger.

Laurent Berger assure qu'il rencontrera Elisabeth Borne pour mettre "la question des retraites sur la table". Il dit vouloir "sortir par le haut de cette situation" et "sortir du blocage". "Il n'y a pas eu de recherche de compromis social sur cette réforme. On peut y revenir, ça nécessite de faire une 'pause' sur les 64 ans", répète Laurent Berger. Pour lui l'enjeu est primordial, "on ne va pas pouvoir construire tous les défis qui sont devant nous dans le monde du travail sur le ressentiment qui est aujourd'hui énorme si jamais cette loi était promulguée en l'état".

Selon lui, même si les manifestations s'arrêtaient ce mardi soir "la colère resterait (...) On continuera de le faire tant qu'on ne sera pas entendus". Laurent Berger s'engage à se "mobiliser autant qu'il le faudra contre cette réforme".