[FRANCE CULTURE] Marylise Léon (CFDT) : "Ce gouvernement est persuadé d'avoir raison tout seul"
Secrétaire générale de la CFDT depuis un an, elle est la 2ᵉ femme à la tête de ce syndicat aujourd'hui majoritaire. Quelles relations entretient-elle avec le gouvernement ? Avec le Medef ? Assurance chômage, retraites : quels regards portent-elles sur ces combats ?
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- Marylise Léon Secrétaire générale de la CFDT
Une robe noire, le bras levé, le doigt pointé pour alpaguer la foule : des ouvrières de l’usine Javel-Citroën, prises sur le vif, par le photographe Willy Ronis. C’est ce portrait de la syndicaliste Rose Zehner que notre invitée regarde chaque matin dans son bureau. Femme et syndicaliste, les deux mots n’ont pas toujours été accolés, alors elle l’observe ce cliché qui date de 1938.
Elle, ne vient pas d’une famille de syndicalistes. Née au Mans en 1976, elle grandit aussi à Chartres, mais toute sa famille est bretonne. Son père gère un réseau de bus, désormais maire d’une petite ville du Finistère, sa mère est secrétaire, comptable puis au foyer.
Scientifique, elle étudie la Chimie et la biologie, à Angers et à Créteil, en banlieue parisienne. Elle devient spécialiste des enjeux de sécurité et d’environnement pour les entreprises et les salariés. Alors quand survient l’explosion de l’usine AZF, en 2001, ses craintes prennent une toute autre réalité : 31 morts, dont 29 salariés. Deux ans plus tard, 2003, elle prend sa carte du syndicat - Fédération Chimie-Énergie, comme Edmond Maire lointain prédécesseur.
2014, elle est élue secrétaire nationale chargée des questions industrielles avec 99% des voix, mieux que le secrétaire général. Elle gravit les échelons dans le quartier de Belleville, à Paris, siège de la centrale, des couloirs, des bureaux et le plat du jour aux Triplettes, le bistro du coin.
2018, année magique : le syndicat devient premier dans le public et le privé et elle numéro 2, bras droit de Laurent Berger, pas simple de lui succéder.
Malgré 14 journées de mobilisations sans faire reculer le gouvernement sur les retraites et une nouvelle réforme de l'assurance chômage, quels combats restent-ils à mener ? Et quelle incarnation sera-t-elle vingt ans après Nicole Notat, première femme à la tête d’un syndicat, elle répondra à ces questions
