[LE FIGARO] Laurent BERGER : "Le climat ambiant m'inquiète"
Pour le patron de la CFDT, qui prendra toute sa part dans la campagne présidentielles à venir, la France souffre d'un affaiblissement du débat public.
Laurent Berger dirige la CFDT depuis novembre 2012.Il publie Quelle société veut-on ?, aux Éditions de l’Aube, un livre d’entretiens avec le journaliste Denis Lafay dans lequel il développe les grandes lignes du projet « sociétal » qu’il entend défendre avec ses homologues du « pacte du pouvoir de vivre », lors de la campagne présidentielle à venir. Il fait également le point sur son avenir personnel à la tête de la CFDT.
LE FIGARO. - Vous dirigez depuis neuf ans la CFDT, la première organisation syndicale en France, tous secteurs confondus. En quoi votre position vous rend-elle légitime pour proposer un projet de société, très éloigné du monde du travail ? Laurent BERGER.- Ce n’est pas un projet de société mais un projet pour la société très en prise avec le monde du travail. Les travailleurs sont aujourd’hui confrontés à des problématiques classiques d’emploi, d’organisation du travail, de protection sociale qui sont au centre des préoccupations de la CFDT ; mais ils sont aussi concernés par des enjeux plus larges, comme la transition écologique ou la révolution numérique, et souhaitent vivre dans une société démocratique apaisée. C’est pourquoi nous sommes légitimes pour nous pencher sur ces sujets transversaux. Et ce n’est pas nouveau. Si la CFDT est devenue la première organisation syndicale de France, c’est justement parce qu’elle s’occupe, notamment par sa présence à leur côté sur le terrain, de toutes les préoccupations des travailleurs, y compris de celles qui débordent du cadre du monde de l’entreprise. Mais aussi parce qu’on peut convaincre en France sans tomber dans l’outrance ou l’invective. Personne n’est légitime pour nous cantonner dans un rôle ou une case.
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