[REPLAY FRANCE CULTURE] MARDI 17 DECEMBRE - Emplois, salaires, IA : Marylise Léon était l'invitée de l'émission "Les matins"
Dans le contexte d’une accumulation des plans sociaux combinée à un blocage politique, les partenaires sociaux s’inquiètent de la dégradation du climat économique et social. Marylise Léon propose de remettre au cœur du débat public la question des conditions de travail dans les entreprises.
L'urgence face au drame qui touche les mahorais
Pour Marylise Léon, seul un sentiment de tristesse peut émerger face à la catastrophe humaine qui frappe Mayotte, mais celui-ci exige une réaction forte : "L'urgence est sanitaire, permettre aux personnes sur place de pouvoir se nourrir, se loger, boire. Ce sont des choses élémentaires, mais qui sont le premier souci des personnes sur place." Dans un contexte, ou bien avant le désastre, les inégalités sociales persistantes dans ce département français étaient déjà un problème de masse : "Le RSA est deux fois moins élevé à Mayotte qu'en métropole... La convergence de droits sociaux est prévue, mais elle est beaucoup trop lente."
Une crise politique qui paralyse les avancées sociales
Selon Marylise Léon, le blocage politique est à déplorer, car il empêche la mise en œuvre d'initiatives sociales essentielles au bien-vivre de tous : "On est en attente d'une impulsion gouvernementale pour continuer d'avancer et de répondre aux besoins sociaux." Malgré tout, l’activité syndicale ne s’arrête pas pour la CFDT: « On continue d'accompagner les militantes et militantes dans les entreprises, en matière de défense du pouvoir d'achat, des conditions de travail. »
Anticiper les mutations du travail
Face aux bouleversements économiques, sociaux et technologiques, Marylise Léon insiste sur l’importance d’anticiper les mutations du travail : "Beaucoup d’entreprises doivent revoir leur modèle économique et intégrer des nouveaux éléments comme les questions du numérique ou de la transformation écologique." La tendance à traiter les conséquences sociales a posteriori est un problème pour la Secrétaire Générale de la CFDT qui appelle à une stratégie proactive : "Nous plaidons pour anticiper ces mutations et travailler sur la façon dont on peut faire évoluer les emplois, les compétences, la formation professionnelle."