[REPLAY FRANCE INTER] JEUDI 11 SEPTEMBRE : Marylise Léon : "La question des jours fériés a été une provocation, aujourd'hui c'est même pas la peine d'en parler"
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Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT est l'invitée de 7h50 ce matin, au lendemain de la journée de mobilisation "Bloquons tout", qui a rassemblée entre 175.000 (selon la police) et 250.000 (selon la CGT) manifestants.
Avec
- Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT
La CFDT ne soutenait pas cette mobilisation, même si Marylise Léon reconnaît qu'il y a "des colères qui ont besoin de s'exprimer, des colères multiples. Depuis le 15 juillet, on voit qu'il y a un ras-le-bol, la journée d'hier a été une des occasions d'exprimer cette colère, selon des modes d'action qui ne correspondent pas à ce que la CFDT fait. Moi j'ai surtout envie de vous dire rendez-vous le 18 [journée de mobilisation à l'appel des syndicats, cette fois, NDLR] : ce qui va compter maintenant c'est la préparation et la réussite de cette mobilisation du 18 septembre."
Cette journée a-t-elle encore lieu d'être après le changement de Premier ministre ? Oui, selon la patronne de la CFDT, qui attend de juger Sébastien Lecornu après sa promesse d'une "rupture sur la forme comme sur le fond". "Les discours de changement de méthode, 'Ce vote m'oblige', je pense que tout le monde a bien en tête ce type de phrases qui peuvent être prononcées. C'est pas que j'y crois pas, c'est que je vais juger sur pièce. Le nouveau Premier ministre nous dit qu'il va faire différemment, OK, mais ça veut dire qu'il faut surtout penser différemment. Aujourd'hui, telles que les choses ont été posées, si les totems et les dogmes restent du côté du gouvernement, ça n'avancera pas."
Contre "les dogmes mis en œuvre depuis 2017"
"Ce que les travailleurs attendent, c'est qu'on respecte le monde du travail. Je ne suis même pas sûre que la question des jours fériés soit encore sur la table, mais de toute façon ça a été une provocation telle qu'aujourd'hui, c'est même pas la peine d'en parler. On lâche l'affaire.
S'il y a des efforts à faire, qu'ils soient justement partagés. Et le sujet principal de la période, ça va être la responsabilité des uns et des autres : est-ce que tout le monde est prêt à prendre ces responsabilités et à les assumer ? Et je pense que la question doit d'abord être envoyée aux employeurs."
Marylise Léon estime notamment que la question de la justice fiscale doit être au cœur du prochain projet de budget. "C'est une question d'acceptabilité sociale : si des efforts doivent être faits, tout le monde doit y contribuer en fonction de ces moyens, et ça répond à une partie du problème. Le problème aujourd'hui des déficits budgétaires, c'est d'abord un problème de recettes. Or les dogmes mis en œuvre depuis 2017, c'est des baisses d'impôts non compensées, des aides aux entreprises de plus en plus nombreuses, sans évaluation, sans contrôle d'efficacité."