[LES NEWS SFR] LETTRE OUVERTE À MONSIEUR LE PRÉSIDENT-FONDATEUR DU GROUPE ALTICE
Monsieur Patrick DRAHI,
Le 13 juillet 2023, nous sommes entrés dans une crise majeure pour le groupe Altice et SFR dont Nul ne peut mesurer aujourd'hui ni l'ampleur, ni la durée, ni les conséquences.
Dans ce contexte, les salariés sont très inquiets et attendent des réponses concrètes.
Les propos de Mathieu COCQ & Arthur DREYFUSS devant les représentants du personnel en CSE Central
En ce moment inédit dans l'histoire de notre groupe nous pensons primordial de rappeler le rôle essentiel que joue la CFDT.de l'UES SFR sont loin d'être suffisants pour ramener la confiance.
Depuis 2015, nous n'avons eu de cesse d'alerter et de dénoncer les pratiques qui sont aujourd'hui mises en lumière par la justice portugaise et qui, du fait de la centralisation de nombreuses fonctions du Groupe, touchent inévitablement notre entreprise.
Au-delà de la défense des intérêts des salariés, nous avons aussi un rôle à jouer dans l'intérêt social propre à l'entreprise, que vous ne pouvez continuer à ignorer.
En effet, depuis le rachat de SFR, la CFDT a alerté sur les dysfonctionnements engendrés par des recours à des prestataires directement ou indirectement liés aux actionnaires.
Ces dysfonctionnements se sont traduits par une impossibilité pour les équipes SFR, donneuses d'ordre faut-il le rappeler, de véritablement piloter leur activité et de remettre en cause le travail des dits prestataires fait en dépit du bon sens et donc, de l'intérêt économique de SFR.
La CFDT vous avait également alerté sur notre extrême dépendance vis-à-vis du Portugal : pour le service client entreprises, pour les achats d'équipements et de prestations, pour notre SI qui part lentement, mais sûrement, hors de France.
Aujourd'hui, alors que le fonctionnement de SFR au sein du groupe Altice est entravé par cette affaire de corruption, vous ne pouvez plus ignorer nos alertes.
Les révélations qui se succèdent depuis plusieurs semaines dans la presse confirment nos informations venant du terrain et les alertes que nous vous avons adressées. Monsieur Pereira décidait seul, et jusqu'à très récemment : des fournisseurs à retenir, des investissements, des relations avec nos STIT ou des arbitrages budgétaires !
Ces révélations et vos dénégations inquiètent au plus haut point les salariés et nous ne pourrons les convaincre de votre réelle volonté de faire bouger les lignes que si vous nous apportez les informations nécessaires, en toute transparence.
La CFDT demande à connaître l'ampleur réelle des graves dysfonctionnements qui ont touchés le Groupe et les actions que vous envisagez pour surmonter cette crise.
Plus que jamais l'implication des salariés du groupe sera essentielle pour surmonter cette épreuve et consolider SFR et le reste du Groupe Altice. Pour la CFDT, cela nécessite un autre type de relation entre
Direction et salariés, basée sur la confiance mutuelle et la reconnaissance.
L'intérêt des salariés est au coeur de nos préoccupations. La CFDT n'est pas là pour quémander une hypothétique prime de « partage de la valeur» et fermer les yeux. Pour la CFDT, cette crise est l'occasion de repenser intégralement la gouvernance des entreprises, les méthodes de management, le dialogue social et les mécanismes de répartition de la valeur au sein du groupe afin de redonner du sens et de la reconnaissance.
Dans cette situation délicate où le poids de la dette menace l'intégrité du groupe Altice France, et où l'atteinte de nos résultats commerciaux sera particulièrement sensible, nous demandons à vous rencontrer rapidement avec l'ensemble des responsables syndicaux du Groupe afin d'échanger nos points de vue et de trouver la meilleure façon de sortir, collectivement, par le haut de cette épreuve.
Dans cette attente, recevez Monsieur, l'assurance de notre considération distinguée.
Olivier LELONG
Délégué Syndical Central CFD