[SFR] NEWS CFDT SFR - MARS 2025
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La bonne nouvelle de ce début d’année, c’est l’accord trouvé avec nos créanciers, mais l’histoire n’est pas terminée. Nous attaquons un nouveau chapitre, la fin est encore loin et personne ne sait comment l’histoire va se terminer.
Qu’en dire, c’est une très belle négo, j’apprécie en connaisseur. La mise sous pression de l’adversaire et la temporalité du mouvement qui permet de cornériser les créanciers avec l’appui des contraintes juridiques. Du grand art !
Donc Patrick Drahi et ses « boys », ce sont eux qui ont réellement mené la négo, ont renversé la situation à son profit.
Il garde le contrôle, Altice France, la dette est réduite, les échéances sont repoussées et nous devrions économiser 400 M€ d’intérêts par an.
La finalisation est attendue pour fin juin, après passage en conciliation, plus de 90% des créanciers ayant accepté l’accord.
Vu comme ça, le carré rouge de SFR est repeint en rose et le gris d’Altice en bleu ciel. Tout va bien donc bien ? Presque…
Presque, il nous reste tout de même 15Md€ de dette à éponger. Car c’est bien à nous, les salariés, qu’il est demandé de fournir des efforts, d’être surperformant pour sortir notre entreprise de l’ornière dans laquelle elle a été mise par nos brillants financiers.
Presque, car il est question de vendre des actifs « non-stratégiques » et la presse, notre meilleure source d’informations, parle avec insistance de la vente de XP Fibre « la poule aux oeufs d’or » des vingt prochaines années…
Presque, parce qu’au-delà de la communication corporate autour du projet « Imagine » les constats sur le terrain en ce début d’année 2025 interrogent. Budgets faméliques, managers contraints de renvoyer les prestataires présents dans leurs équipes, projets arrêtés sans explication…
Et tout ça cela sans toucher les objectifs très ambitieux, qui nous ont été fixés pour 2025.
Objectifs qui devraient être modifiés pour prendre en compte la nouvelle donne budgétaire et ses impacts collatéraux. Mais il n’en sera rien.
Il n’en sera rien non plus pour les objectifs incohérents, par exemple, pour les salariés installant et maintenant les offres ICT (cybersécurité, cloud, IoT…) qui se voient fixer des objectifs portant sur les délais d’installation et de rétablissement des liens fibres ou ADSL… Absurde ! Ils n’interviennent ni de près ni de loin sur ces technos. De là à penser qu’on cherche à sabrer leur Part Variable avec cette entourloupe, il n’y a qu’un pas. Qui est franchi quand la direction refuse de retirer ces objectifs. Il faut dire que ce ne sera pas la première fois, j’en veux pour preuve cette salariée qui est pénalisée pour ne pas avoir mené à bien des projets qui ne lui ont pas été
attribués ?!
Mais rassurez-vous braves gens, nous avons changé d’époque. Maintenant c’est « IMAGINE » !
Nous sommes tous dans le même bateau comme l’ont redit Mathieu COCQ et Arthur DREYFUSS.
Dans le même bateau c’est vrai, mais nous aux fers, en fond de cale, en train de ramer.
C’est tellement vrai que nous avons découvert en épluchant les documents (1) en accès libre
[Alticefrance, Morgan Stanley, …] que le top management d’Altice, ceux qui nous ont mis dans la…difficulté, se partageraient 1% du capital d’Altice France, soit environ 120 M€. Les Dirigeants de SFR, eux, se partageraient 0,34% (40,8 M€) et 0,16% (19,2 M€) pour les deux administrateurs indépendants. Soit au total, environs 180 M€ (2) si l’opération de désendettement était menée à bien.
Autant vous dire que les coups de fouet vont tomber en fond de cale sur la chiourme (3).
Et pendant ce temps-là, l’enveloppe pour rattraper les écarts de salaire entre les femmes et les hommes est de 400K€/an. Il faudra des dizaines d’années pour rattraper l’ensemble des salaires.
La négociation sur le Compte Épargne Temps est tombée à l’eau faute de « moyens humains » à la RH et financiers pour mettre en place un accord unique pour l’ensemble de l’UES SFR (SFR, SFR Fibre, Completel, SMR, SRR).
Pour la négociation « Sénior » nous verrons le 10 avril s’il y a des moyens pour concrétiser les bonnes intentions affichées par la direction avant l’été dernier. Mais le vent est de plus en plus frais.
Olivier LELONG
Délégué Syndical Central CFDT
(NEWS CFDT complet dans Documents)